Alexandre Le Grand & La Pire Beuverie de l’Histoire


Alexandre Le Grand sac à vin !

Alexandre Le Grand (356 – 323 av. J.-C) est connu pour être le GOAT des conquérants de l’histoire du monde. Ainsi qu’un fin stratège militaire et politique (aucune chance de gagner contre lui à Risk). Un nom qui, même quand on ne sait que vaguement ce qu’il a fait, impose du respect.

Mais ce que t’ignores (sûrement), c’est que j’aurais pu t’écrire cette newsletter en grec (car il aurait pu facilement dominer l’Europe) si, comme moi, son amour pour les banquets, le sexe et le bon vin ne l’avait pas flingué. Mourant ainsi à l’âge de 33 ans comme une rockstar déchue, imbu de sa personne et paranoïaque… Mais laissant derrière lui quelques anecdotes de soiffard qui méritent bien une newsletter !

Avant de te raconter ses beuveries légendaires, sans vouloir faire de la psychanalyse de comptoir, il me semble important de te donner un peu de contexte autour de l’enfance du petit Alexou (encore innocent et naïf à l’époque). Afin de comprendre comment il est devenu ce conquérant mégalomane persuadé d’être la réincarnation d’un dieu.

Premièrement, Alexandre n’est pas grec mais macédonien. Même s’ils parlent la même langue, lisent les mêmes philosophes, vénèrent les mêmes dieux, les Grecs méprisent les Macédoniens (et tout ce qui n’est pas grec de manière générale). Si t’es considéré comme une « sous race » par tes voisins qui incarnent à l’époque le summum de la civilisation, cela peut vite te donner l’impression d’avoir des choses à prouver… Et l’alcool te faire faire des dingueries !

Enfin, Alexandre est le fils de Philippe II (proclamé roi à l’âge de 20 ans). Son père va faire de la Macédoine un véritable empire, réussissant même à mettre la Grèce à genoux vers 338 av JC. J’imagine qu’il a kiffé ce moment… Bref, intelligent, c’est grâce à la création d’une armée professionnelle et à la diplomatie (dont celle du banquet et du mariage) que Philippe II va placer la Macédoine sur la carte du monde. Avant c’était clairement un paillasson pour empires…

Lors de son règne, Philippe II épouse 7 femmes pour renforcer ses alliances politiques et militaires. Une tactique assez commune pour l’époque. Le problème c’est qu’Olympias (la mère d’Alexandre) n’est pas branchée polygamie. Femme assez originale et étrange, elle appartient à une société secrète en tant que prêtresse d’Orphée vouant un culte à Dionysos. Et elle aime se balader avec des serpents accrochés autour du cou pour qu’on la remarque…

A la naissance d’Alexandre, la relation du couple se dégrade. Ils se détestent. Philippe (qui n’a sûrement lu aucun livre sur l’éducation positive) est un père absent et sévère. Olympias va en profiter pour liguer son fils contre son père. Lui répétant, en toute modestie, qu’il est le fils de Zeus et qu’il est destiné à régner sur terre. Et forcément quand c’est ta mère qui te l’affirme depuis qu’elle te lave les fesses, tu finis par y croire…

Au fil des années, les relations père-fils se tendent. Alexandre est pratiquement obligé de vivre exilé après avoir jeté, lors d’un banquet, un verre à la gueule d’un général de son père qui l’a traité de bâtard (Olympias n’est pas macédonienne). Mais à la mort de Philippe II (en 336 av JC) assassiné après une bonne beuverie, Alexandre est proclamé roi. Il peut enfin réaliser sa destinée. En mission divine, dès son premier jour à l’école des dirigeants du monde, il n’attend pas pour s’attaquer à la brute la plus redoutable de la cour de récré. L’impressionnant Darius, le roi des Perses. Son règne et sa démesure commence… Mais, comme tu le sais, je ne suis pas là pour te parler stratégie militaire, mais Alcool !

Banquets & concours de beuverie !

Pour les Grecs et les Macédoniens, les banquets et le pinard sont un truc viscéral. Boire du vin c’est une identité. C’est synonyme de civilité, de bon sens et de virilité. C’est se rapprocher des dieux en philosophant. Et plus tu bois de pinard en grande quantité sans avoir l’air torché, plus t’es un bonhomme. La seule différence entre les Grecs et Macédoniens sur ce sujet, c’est que le peuple d’Alexandre ne coupe pas son vin à l’eau. Qui est un signe de barbarisme pour le Grec de l’époque.

Le banquet, c’est un art de vivre. C’est à la fois un moment festif et politique. Tu peux autant y sceller des alliances militaires que philosopher et proclamer de la poésie complètement beurré pendant 3 jours en te prenant pour Dionysos. Boire de l’eau est un affront, mais il faut toujours avoir l’air lucide. Tu ne peux pas faire l’hélicoptère avec ta bite. Là est tout la subtilité du banquet.

Lorsqu’il s’agit de se mettre une bonne cuite avec les copains, Alexandre est le premier à se pointer. Et cela même si on est lundi soir et qu’il faut se lever tôt demain pour conquérir un peuple. Il est réputé queutard. Il aime boire et baiser (au tant les hommes que les femmes) dans des grandes orgies. Le problème, c’est que plus son armée avance vers l’Inde, plus sa renommée grandit, plus il se prend pour un dieu et plus il se perd dans le sexe, la boisson et l’opium. Petit à petit, sans s’en rendre compte, il passe du bon pote de soirée au type qui fait de la peine à voir. Car seul l’ivresse permet de chasser ses démons… Le genre que la surenchère d’alcool, de mégalomanie et de pouvoir, rend sanguinaire, paranoïaque et incohérent. Il finira logiquement par crever, à moitié fou, de ses excès après un énième banquet.

Il y a deux histoires de beuverie de notre Alexandre qui m’ont quand même bien fait marrer, et qui démontre à la fois toute la sensibilité et folie du personnage.

La première est un banquet qui s’est passé en Ouzbékistan. Alexandre et ses généraux se torchent la gueule pour célébrer leurs victoires récentes dans la région. Tout le monde trinque à la grandeur du conquérant. L’ambiance est à la fête. Mais Cleitos, l’un de ses plus proches généraux, ne partage pas l’avis de l’assemblée. Il lui reproche d’oublier que sans son père qui a conquis le Grèce, il ne serait rien. Que c’est le sang des soldats qui font la renommée des dirigeants. Mais aussi sa tendance à adopter les coutumes de l’ennemi et de favoriser les Perses au détriment des Macédoniens. Offensé, Alexandre poursuit Cleitos dans le palais avec un javelot à la main. Et finit par lui lancer dessus. Transpercé, Cleitons s’écroule mort. Regrettant instantanément son geste, ses généraux empêchent Alexandre de se suicider en s’empalant sur l’arme du crime. Après 3 jours sans manger, dormir, se laver et boire, il décide de faire des funérailles spectaculaires à son ami de toujours. Pas mal d’historiens affirment que c’est à partir de ce moment que notre protagoniste a basculé dans sa pire version…

La deuxième histoire est ce que l’on peut nommer la plus grande (ou pire) beuverie de l’humanité. Pour les funérailles de son ami Calanus (un sage indien qui accompagnait l’armée depuis 2 ans), Alexandre organise un concours “pour déterminer celui qui peut boire la plus grande quantité de vin non mélangé”. L’intitulé annonce la cassosserie… Le vainqueur est Promachos qui s’est descendu l’impressionnante quantité de 13 litres de vin. Respect… Il mérite que l’on se souvienne de son nom ! Car même moi qui suis reconnu dans ma tribu pour être un sac à vin, après 3 bouteilles, je dégoupille… Bref, il faut quand même préciser que Promachos est décédé trois jours plus tard d’une intoxication alcoolique (et que je suis toujours en vie). Mais soyons honnête, un mec qui meurt d’avoir trop bu ne mérite pas forcément sa place dans cette newsletter en tant que pire beuverie de l’histoire. Car la vraie prouesse historique de cette nuit-là, c’est que 35 personnes sont mortes avant minuit d’avoir trop picolé, et six autres à cause de diverses complications dans les jours suivants… Qui dit mieux ?

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